Pour sa première étude, en 2021, BPCE L’Observatoire s’était notamment penché sur la question de l’argent dans la relation d’aide. Pour cette édition 2023, le thème mis à l’honneur est celui du travail, 55 % des aidants exerçant une activité professionnelle.
En France, près de 9 millions de personnes présentent un handicap ou une perte d’autonomie, un chiffre qui devrait augmenter avec l’accélération du vieillissement de la population. Les premières générations du baby-boom ont désormais atteint 75 ans et d’ici à 2030, la France comptera chaque année en moyenne 240 000 personnes supplémentaires âgées de 75 ans et plus. Il s’agit sans aucun doute de l’un des défis majeurs de la décennie.
Les aidants sont donc aux avant-postes des bouleversements démographiques actuels. Leurs difficultés sont nombreuses : manque de temps, coût de l’accompagnement, pénurie d’aides professionnelles, complexité de l’organisation de l’aide…
Les proches aidants : un phénomène massif
BPCE L’Observatoire identifie 15 millions d’aidants en France : des personnes apportant une aide à un proche qui rencontre des difficultés dans sa vie quotidienne en raison de son état de santé, d’un handicap ou de son âge.
Dans 61 % des cas, la personne aidée est un ascendant (parent, beau-parent, grand-parent). La part des aidants non familiaux est minoritaire mais loin d’être négligeable (11 %).
Neuf aidants sur dix considèrent que l’aide qu’ils apportent à leur proche est importante ou très importante, mais la charge horaire est très inégale entre les aidants mobilisés quasiment en continu – souvent conjoints ou parents d’une personne malade ou handicapée, habitant le même domicile – et ceux qui apportent une aide plus ponctuelle. 37 % des aidants estiment que la personne aidée est très ou extrêmement dépendante d’eux.
Le coût de l’aide : un montant conséquent
50 % des aidants interrogés déclarent prendre en charge certaines dépenses ou versent une aide financière, principalement pour couvrir les dépenses courantes. Pour près d’un tiers de ces aidants, le montant de l’aide est supérieur à 250 euros par mois, une charge qui peut s’avérer conséquente.
Plus les revenus de l’aidant sont élevés, plus le soutien financier est fréquent et les montants importants. Cela explique en partie que l’aide financière soit jugée largement « supportable » pour 49 % d’entre eux, même si 58 % déclarent avoir dû renoncer à des projets ou à des achats en raison de ces coûts. 12 % estiment que ce coût est au-delà de leurs capacités (vs 7 % en 2020 - BPCE L’Observatoire).
Un impact sur la carrière professionnelle des aidants
Selon BPCE L’Observatoire, environ 55 % des aidants exercent une activité professionnelle en tant que salariés ou indépendants. Ces aidants actifs souhaitent massivement continuer à travailler : l’emploi constitue une source de revenu, mais aussi un collectif, un statut, une carrière… et une soupape.