De manière paradoxale, les aidants expriment un vécu globalement positif, malgré des difficultés majeures dans l’exercice de leur rôle, la première citée étant la charge mentale. Derrière ce constat se dessinent des situations extrêmement hétérogènes. Notre étude propose une typologie à travers cinq groupes, qui se détachent autour de trois dimensions principales : l’intensité de l’aide, l’évaluation du vécu, les préoccupations financières.
- Les Dédiés (6 %) se consacrent quasiment à temps plein à l’accompagnement de leur proche, souvent un enfant ou un conjoint, avec un vécu positif qui s’ancre dans la relation affective.
- Les Submergés (20 %) constituent le groupe le plus à risque : ce sont les aidants, souvent des femmes, qui vivent très difficilement leur situation, souffrant d’un sentiment d’impuissance et d’une forte charge mentale aggravés par le manque de ressources financières.
- Les Sereins (25 %) ont trouvé une forme d’équilibre malgré la perte d’autonomie parfois lourde de leur proche, grâce à des ressources relationnelles et financières solides, et le recours plus fréquent à des aides professionnelles ; ce sont davantage des hommes et des actifs, notamment des cadres ; leur vécu est positif.
- Les Epanouis (16 %) sont ceux dont le vécu est le plus positif, porté par un sentiment d’utilité, voire de fierté ; leur engagement est davantage « choisi » : ils accompagnent un proche hors du cercle familial restreint (grand-parent, ami…) et/ou dont les troubles restent modérés.
- Les Veilleurs (33 %) accompagnent un parent très âgé (l’âge moyen des aidés est de 75 ans), principalement à travers une surveillance plus ponctuelle ; le vécu est mitigé car les aidants, eux-mêmes âgés, s’interrogent sur les conséquences futures de l’avancée en âge.
Cette typologie souligne à quel point les besoins des aidants sont diversifiés, d’autant qu’ils sont fortement évolutifs en fonction du parcours de l’aidant. Être aidant, c’est s’inscrire dans un temps long : les aidants interrogés le sont depuis cinq ans en moyenne et 15 % le sont même depuis plus de dix ans.
Ces constats plaident pour une approche ouverte et pragmatique : l’enjeu n’est pas tant de définir les aidants – c’est l’écueil possible de la création d’un statut – que de créer un écosystème d’acteurs et de dispositifs susceptibles de s’adapter à cette pluralité et d’identifier les situations les plus à risque, tout en adressant mieux les besoins transversaux qui ressortent de BPCE L’Observatoire à savoir la conciliation, la médiation, et l’anticipation, notamment sur les questions d’argent.
Pour recevoir gratuitement un exemplaire de l'étude BPCE L'Observatoire "Le temps des aidants" par courrier postal, c'est ici